Née le 2 juillet 1945 à Lyon (Rhône), morte le 3 novembre 2015 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ; professeur certifiée d’histoire-géographie ; historienne du mouvement ouvrier et du marxisme.
D’une famille juive laïque, fille d’un imprimeur et d’une infirmière puis orthophoniste, Jacqueline Cahen naquit à Lyon, mais la famille s’installa bientôt à Paris dans le XIIIe arrondissement. Élève du lycée Claude Monet de Paris, admise à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, puis étudiante à la Sorbonne, Jacqueline Cahen avait soutenu en 1967 un mémoire de DES sur les premiers imprimeurs à Paris au XIX° siècle. Elle était entrée à l’UEC et avait participé en 1967 à la scission « prochinoise » impulsée par R. Leenhardt et quelques Ulmards pour fonder l’UJC(ml) ; elle fit partie de la cellule Eugène Varlin de la section Histoire de la Sorbonne avec Fabienne Bock, sa condisciple de Fontenay, Alain Monchablon et Jacques Bernet. Elle participa activement au mouvement de Mai 1968. Elle devait passer l’agrégation d’histoire, mais la boycotta, comme le firent en 1968 un certain nombre d’agrégatifs contestataires, ce qui nuisit à sa carrière enseignante.
Après l’éclatement de l’UJCML, elle participa avec J. Bernet, Marc Rousset et d’autres à un courant marxiste qui publiait la revue « ligne rouge ». Les activités militantes s’élargissaient aussi autour du « secours rouge », organisation d’aide et de réflexions autour de la question palestinienne qui regroupa beaucoup de militants d’origine diverse. Le groupe Ligne rouge éclata en 71. Jacqueline milita alors activement à l’OCMLE (l’Eveil) jusqu’en 76.
Depuis 71, Jacqueline était professeure au lycée Pierre d’Ailly, puis cité Mireille Grenet à Compiègne. Egalement militante du Snes, tendance « l’école émancipée », très influente alors dans l’Oise à l’image de ses fondateurs, Maurice Demanget (22830) et Julien Desachy(22393)
Nommée ensuite à Montreuil, elle anima un collectif de professeurs d’histoire très actif contre les projets de réforme de cet enseignement, en particulier en 1988 – 1990. Elle s’associa également en 1977 à la fondation de la société d’histoire de Compiègne.
Ces diverses activités et réflexions militantes vont l’amener à penser l’importance d’une critique systématique de Marx et des différents courants politiques se réclamant de son influence. Avec quelques amis, elle approfondira ce travail de recherches théoriques tout au long de sa vie professionnelle, et s’y consacrera entièrement lors de sa retraite en 2005, décidant alors de se lancer dans une thèse sur « la réception du marxisme en France par les économistes et libraires éditeurs dans la seconde moitié du 19eme siècle » sous la direction de J. Julliard et et C. Prochasson.
Elle ne put finir ce travail académique. Mais, publia divers articles et textes théoriques autour de cette idée centrale qui avait été sienne depuis les années 70, celle d’oser une critique de la pensée marxiste dans ses différentes composantes et réceptions dans le temps. Elle se rapprocha du cercle Jean Jaurès et de jean Numa Ducange qui aida à la publication de certains de ses articles, issus de sa thèse en préparation ou d’autres recherches menées en parallèle.
Décédée le 3 novembre 2005, elle est enterrée au cimetière du Montparnasse à Paris (XIVe arr.)